Pédagogie Institutionnelle: Glossaire et divers outils
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GLOSSAIRE | GUIDE D’AIDE POUR FAIRE UNE RECHERCHE

GLOSSAIRE

Lorsqu'une définition renvoie à d'autres techniques ou institutions, celles-ci sont présentées sous forme de liens en caractères italiques dans ce glossaire.

Album : voir sortie-enquête

Apprentissages mutuels

Les élèves s'inscrivent à l'avance avec des propositions ou des demandes d'aide. Selon les classes, l'aide peut porter uniquement sur les apprentissages scolaires ou bien sur toute autre chose comme attacher ses lacets, fabriquer un avion en papier, dessiner au fusain…

 Lors de la séance, celui qui sait montre à celui qui veut savoir comment faire. Le maître n'intervient pas dans les échanges et la séance se conclut généralement par une présentation brève du travail réalisé afin de valoriser chacun.

Cependant, les apprentissages mutuels peuvent s'exercer dans d'autres lieux ou institutions : Imprimerie, travail individualisé, équipes… Toute classe coopérative, par définition, développe ce type d'entraide institutionnalisée.

Boîte à questions

Dans certaines classes et dès la maternelle existe une boîte à questions à partir de laquelle on peut organiser un échange, une discussion.

"Pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ?" ou "Comment naissent les bébés ?".

Ce moment peut s'appeler aussi "Je voudrais savoir", où les croyances, les convictions individuelles sont confrontées à celles des autres sans intervention, pesante et bien souvent inutile, de l'adulte.

C'est un lieu et un moment où l'enfant va exprimer ses propres représentations et pouvoir avancer dans son questionnement.

Ca va-t-y ? … soleil…

Dans la plupart des classes P.I., la journée, ou un moment d'activité, se termine par un bref moment-bilan.

Chacun, selon un code à déterminer, exprime ainsi son ressenti qu'on n'accompagne d'aucun commentaire verbal.
Exemple en cycles I et II: main levée ouverte signifie "ça va très bien" (soleil), main fermée signifie "ça ne va pas" (orage).

Ceintures de niveaux ou de couleurs

S'inspirant des ceintures de judo, de la ceinture rose à la ceinture noire, en passant par la blanche, la jaune, l'orange, la verte; la bleue, la marron et la violette, les apprentissages et les savoir-faire sont ainsi gradués.

A chaque couleur correspond un niveau scolaire qui comporte des "barrettes" ou items, formulés en terme de capacités vérifiables par un examen ou un contrôle.
Exemple : ceinture bleue, barrette 3 : je sais ordonner les nombres fractionnaires en ordre croissant.

Les résultats sont inscrits sur un tableau affiché au mur, visible par tous. Ne sont inscrites que les réussites, pas les échecs. Chacun sait ainsi où il en est et à qui il peut demander de l'aide. Ces ceintures, données par le maître, sont annoncées au Conseil

Ceintures de comportement

De la rose à la noire (voir ceintures de niveaux) ces ceintures matérialisent la position provisoire de chacun par rapport aux exigences de la vie au sein du groupe. A chaque couleur correspondent compétences, droits et devoirs, en fonction des possibilités de chacun.
Exemple : un élève "ceinture jaune" doit savoir respecter quelques règles de vie définies au Conseil, peut se déplacer dans la classe sans l'autorisation du maître et peut présider le Conseil à l'essai.
Ces ceintures sont délivrées au Conseil. Une ceinture de comportement, une couleur de compétence, sont acquises définitivement. Si pour une raison quelconque, maladie, dépression, on ne peut plus l'exercer, en être digne, on peut être mis au repos.

Choix de textes et mise au point

La lecture des Textes libres devant la classe se déroule selon trois règles : La confidentialité (règle du secret qui protège la parole des enfants), le respect de la parole ("on ne se moque pas"), la demande de prise de parole : chacun attend son tour, le gêneur est sanctionné.
(voir sanctions).

Structuré par des rôles (président de séance, secrétaire,…), chaque auteur lit son texte et répond aux questions des autres. Selon des modalités variables d'une classe à une autre, un texte est choisi puis mis au point (orthographe, syntaxe,…) par la classe ou un petit groupe avant de paraître dans le Journal et/ou envoyé aux correspondants, après accord de l'auteur.

Conseil

Institution centrale de la classe P.I., lieu de décisions, de régulation des conflits, d'élaboration des règles de vie, de reconnaissance des progrès (apprentissages et comportement), d'organisation des projets collectifs et des prises de responsabilités, rôles, fonctions et métiers.
Il est "Tiers" qui permet le décollage pour chaque enfant d'avec l'adulte et entre chaque membre du groupe.

Le Conseil se réunit généralement une ou deux fois par semaine selon une durée déterminée à l'avance (1/2 heure en moyenne mais cela peut varier avec l'âge des enfants) et toujours à un moment précisé dans l'emploi du temps. Le Conseil a son propre rituel, ses maîtres-mots, et son organisation, présidence, secrétariat, lieu, place des chaises, …

Correspondance

1924, Célestin Freinet utilise la Correspondance interscolaire : une classe correspond avec une autre classe, échangeant des textes, des lettres individuelles et collectives, des albums et autres productions de la classe.

Ce qui suppose qu'un contrat, qu'un contenu, qu'une périodicité, qu'une sécurité affective dont le maître est le garant, règlent les échanges.

Documentation

Freinet a très rapidement mis en cause le manuel scolaire et a promu une documentation accessible aux enfants. Elément essentiel de celle-ci : la "Bibliothèque de travail", constituée de petits documents élaborés par des classes, et publiés par la Coopérative de l'enseignement laïc jusqu'en 1985 et par les P.E.M.F aujourd'hui.

Documents répondant à la curiosité des enfants de la maternelle aux classes de lycée et fort utiles, entre autre, pour la rédaction d'exposés ou de conférences d'élève D'autres livres documentaires ou fictionnels venant d'autres maisons d'édition complètent cette Bibliothèque de la classe ou de l'école.

Enquête : Voir sortie-enquête

Equipes : Voir Petits groupes

Fichiers

Lors des moments de Travail individualisé, les élèves travaillent, à leur rythme, sur des fichiers de tous niveaux selon leurs capacités (voir ceintures de niveaux) : mathématique, Français, orthographe, opérations, technologie, lecture,… La plupart de ces fichiers sont fournis par les P.E.M.F. mais sans exclusivité.

Groupes de Parole

Groupes d'enseignants en P.I. (5 à 10 personnes) se réunissant régulièrement suivant des règles : assiduité, durée, rythme, confidentialité,…

Chacun peut y apporter ses difficultés, présenter les élèves "gêneurs" auxquels la classe et 
eux-mêmes s'affrontent et trouver par un renvoi des autres participants une aide appréciable pour sortir du conflit ou de la difficulté.

Imprimerie

Dès 1926, Célestin Freinet introduit une petite imprimerie avec presse, composteurs et casse. Les Textes libres choisis ou les petits comptes-rendus sont tirés par les élèves, pour eux et les correspondants et pour le journal de la classe. 
C'est un outil qui nécessite entraide et coopération, toujours utilisé.

Informatique

Certaines classes, de plus en plus nombreuses, utilisent l'ordinateur pour diffuser leurs productions. Informatique et Internet sont aujourd'hui dans les écoles, instruments d'apprentissages, sources d'informations et d'échanges.

Je demande ou "je me demande" ou "Je voudrais savoir" : Voir Boîte à questions

Journal

Autre technique Freinet, le journal de la classe regroupe les textes imprimés ou saisis à l'ordinateur. Mais le journal pourra aussi contenir d'autres travaux réalisés par la classe : poésie, compte-rendus, informations.

Le journal, à parution régulière, sera envoyé aux correspondants, échangé avec d'autres classes, diffusé dans l'école et auprès des parents. Il fera des élèves des auteurs et des producteurs de culture, la culture de la classe.

Lieux de Parole

Des lieux de parole sont institués dans la classe P.I.. : le Conseil, le Quoi de neuf, les présentations, mais aussi, à partir de "la boîte à questions", "je voudrais savoir" ou "Je me demande".
On s'exprime et on écoute l'autre. 
- Durée précisée à l'avance et inscrite à l'emploi du temps
- Lieu déterminé
- Présidence et secrétariat
- On écoute celui qui parle
- Règle du secret : ce qui est dit ici n'est pas répété en dehors de la classe
- On ne se moque pas
- Des sanctions éventuelles pour les "gêneurs"

Loi

On réserve le mot loi
- A ce qui fait le fond de notre humanité, à savoir, les interdits majeurs, interdit du meurtre, de l'inceste, de la violence, du parasitage
- A ce qui fonde les relations dans la classe et qui n'est pas négociable
- A ce qui fonde aussi la distance entre le maître et les élèves

L'inter-dire de la loi est la condition de l'émergence de la parole.
En classe, cette loi s'exprime par
- On ne fait pas mal
- On ne se moque pas
- On écoute celui qui parle
Voir règles de vie communes

Maîtres – mots et rituel

Les différentes séquences de la journée sont ritualisées : ce qui donne du sens, une référence
commune, des repères pour ce que l'on dit, ce que l'on fait.
Exemple : "Le Conseil commence" dit le président. Ce qui signifie qu'on fait silence, qu'on écoute, qu'on attend son tour pour prendre la parole. Celui qui enfreint ces règles est déclaré "gêneur" et encourt une sanction.

Marché : Voir Monnaie intérieure

Métiers

Chaque métier correspond à des tâches utiles à la vie de la classe : portier, bibliothécaire, effaceur
de tableau,… Chaque métier est exercé par un élève qui en a les compétences et qui s'engage pour un temps suffisamment long.

A travers son métier, l'élève s'inscrit en tant que personne dans la classe : il devient une maille essentielle de la chaîne collective.

Le métier donne à chacun un statut qui lui permet de proposer, de parler au Conseil en tant que tel, et de participer à la décision. Des métiers sont attribués en Conseil.

Monnaie intérieure et marché

La monnaie intérieure est une vraie monnaie dont la validité se limite à la classe. Les élèves sont payés pour certains travaux en exerçant leur métier d'écolier, et paient des amendes (voir sanction) pour les infractions aux lois et aux règles de vie commune.
Ces paiements sont tarifés et tiennent compte des compétences de chacun ainsi que des progrès scolaires plus que de la quantité du travail.

Mais la monnaie n'a de sens que si elle peut être utilisée : d'où le marché.
Celui-ci est un moment où chacun peut vendre (petits objets personnels, bricolages fabriqués en classe ou apportés de la maison,…) ou acheter (ce que proposent les autres, ou du matériel d'école tels qu'une gomme, un stylo,…)

Petits groupes et équipes

La Pédagogie Institutionnelle prend en compte l'hétérogénéité de toute classe et s'organise en petits groupes selon l'objectif à atteindre :
- Les groupes de niveau : les Verts en opérations (voir ceintures de niveau) travailleront ensemble sur la multiplication alors que les "marrons" travailleront sur la division avec les nombres décimaux.
- Les groupes occasionnels, hétérogènes, répondent à une demande précise : imprimer un texte pour le journal, réaliser un album, répondre à une question précise des correspondants,…
- Les équipes de vie déterminent matériellement la place de chacun dans le local-classe. Relais pour l'enseignant, c'est un lieu d'entraide, de régulation affective, de régulation des tensions et des conflits.
Un chef d'équipe choisi par un sociogramme express coordonne les actions de l'équipe et en rend compte au Conseil ou à la réunion des chefs d'équipe.

Permis de circuler

Des enfants se déplacent sans bruit et sans gêne. D'autres pas. Mais ça s'apprend !
Au début de l'année, le maître, puis plus tard, le Conseil, délivrent un permis de circuler soit dans la classe, soit hors de la classe.
Généralement, ce permis est intégré dans la ceinture de comportement, en plusieurs barrettes.

Quoi de neuf : Voir Lieux de Parole

Règles de Vie commune

Ces règles organisent le détail des relations et des conditions de travail. Exemple simple : on n'est pas plus de 4 à la bibliothèque.

Ces règles sont circonstancielles et contingentes. Contrairement à la Loi, elles sont négociables même si l'adulte conserve un droit de véto. 

Elles sont prises en Conseil ou, en cas d'urgence, par le maître ou la réunion des chefs d'équipe. Elles sont toujours enregistrées en Conseil.

Rituel : Voir Maîtres-mots

Sanctions

Si, dans la classe institutionnelle, les punitions disparaissent petit à petit, la notion de sanction demeure logiquement : il ne peut y avoir de règles de vie communes sans sanctions.
Le Conseil décide des règles de vie et des sanctions.
Nature de ces sanctions ?
- L'avertissement
- L'exclusion temporaire d'une activité
- L'amende par la monnaie intérieure
- La réparation d'un préjudice subi, quand cela est possible
- La punaise rouge : isolement d'un élève en difficulté passagère, mais jamais en dehors du lieu classe
La sanction permet à l'élève de connaître les limites, de s'y buter, mais aussi de pouvoir être réintroduit dans la communauté de la classe.

Sociogramme

A bulletin secret, chaque élève indique avec qui il voudrait bien ou ne voudrait pas travailler, qui il souhaite ou ne souhaite pas avoir comme chef d'équipe.
Un sociogramme est proposé aux élèves selon une fréquence qui varie selon les classes : un par trimestre, environ.

Il signale au maître ce que, quelquefois, il n'a pas perçu : un enfant rejeté, un élève effacé mais très apprécié…

Il est notamment utilisé pour constituer les équipes et aider le maître dans le choix des chefs d'équipe.

Sorties-enquêtes et albums

Première technique valorisée par Célestin Freinet, en 1923, la sortie-enquête est préparée :
Qu'est-ce qu'on va voir ? Quel matériel emporter ? 
Quelles questions poser et se poser ?
Puis désignation des différents responsables, rappel des exigences de comportement et des règles de sécurité.
Au retour, rédaction : réponses aux questions, complément d'information et confection d'un album.

Investissement individuel et collectif très important jusqu'à l'œuvre achevée, dans des délais les plus brefs possibles, puis communiqués à d'autres (Correspondants, Ecole, parents, exposition…)

Textes Libres

Après avoir introduit dans la pratique de la classe la "sortie-enquête" et la rédaction d'un compte-rendu sous forme d'album, Freinet invente le texte libre en 1924. Ecriture libre et personnelle de l'élève : narration d'un événement "vécu" et/ou imaginaire, d'un rêve, etc…
Libre :
- Pendant des moments prévus pour écrire
- Par rapport au temps, dès qu'on a du temps en dehors des activités prévues à l'emploi du temps, mais aussi en dehors du temps classe, au moment du travail individualisé
- Par rapport au lieu (en classe ou à la maison,…)
- Par rapport au contenu : tout peut être écrit même si tout n'est pas diffusable
- Par rapport à l'orthographe qui sera corrigée ultérieurement (voir choix de texte et mise au point)
- Ces textes, choisis par la classe seront envoyés aux correspondants ou publiés dans le journal de la classe avec l'accord de l'écrivain, car chaque élève est libre de lire, et de diffuser ou non son texte à d'autres.

Travail individualisé

Pour combler certaines lacunes, ou progresser dans une discipline, l'élève trouve à sa disposition des fichiers : orthographe, conjugaison, mathématique, lecture,… en fonction de son niveau (voir ceintures). L'élève accède progressivement à un travail autonome.
Dans la journée, un moment de Travail individualisé est inscrit à l'emploi du temps.
Ce moment "plan de travail individuel", est souvent cité avec l'abréviation P.T.I.

Jean-Claude Colson
Et Pratiques de la Coopérative
Aix-en-Provence
Février 2001

N.B : Pour une information plus large sur les Techniques Freinet et la Pédagogie Institutionnelle, on se réfèrera à la Bibliographie ci-jointe.
 



GLOSSAIRE | GUIDE D’AIDE POUR FAIRE UNE RECHERCHE

GUIDE D’AIDE POUR FAIRE UNE RECHERCHE

J’ai toujours à l’esprit la question suivante : pourquoi  je fais une recherche ?

  • Pour apprendre des choses nouvelles
  • Pour répondre à des questions que je me pose
  • Pour renseigner mes camarades, les faire participer à mon travail
Voici 3 étapes pour mener à bien ce travail :

1) Recherches de documents

Pour faire une recherche, un album, et présenter mon travail à mes camarades :

  • Je note toutes les questions que je me pose
  • Je cerne la recherche : je précise mon travail
  • J’essaie de dégager des chapitres
  • Je me pose les questions habituelles : Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Quels documents vais-je pouvoir utiliser ?
  • Ordinateur : Internet
  • Dictionnaires
  • Encyclopédie ordinateur
  • Encyclopédie papier
  • BT sur ce thème
  • Manuel scolaire
  • Revue mensuelle
  • Article de journal
  • Livre documentaire
Je les lis ensuite en essayant de les comprendre ; si c’est un peu difficile, j’utilise un dictionnaire, je cherche l’aide d’un adulte, d’un camarade, ou je cherche un autre document.

2) Construction de l’album

Je fais maintenant une lecture sélective :
Je sélectionne les mots, des phrases, mieux encore : je réécris avec des mots plus simples. 
Je change des mots quand ils sont trop difficiles.

Comment : j’ai toujours en tête ce que je veux savoir, mes questions de départ. Si au cours de mes lectures j’ai appris quelque chose que je ne connaissais pas, ou si j’ai été intéressée par quelque chose, je le note.
Je cherche tout mot ou expression avant de l’écrire sur l’album.

Alors : j’organise mes idées en paragraphes c’est à dire en grands points.
Je peux aussi joindre des photos, des schémas, des dessins.

3) Présentation de la conférence

Pour cela, sans savoir par cœur, mot pour mot, mon album, je dois dire ma recherche en levant les yeux vers mes camarades.

Je peux apporter un matériel qui m’a servi à comprendre mon sujet de recherche :

  • Un livre
  • Une cassette audio ou vidéo
  • Un objet
Dominique Fagot

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